Budget 2024 : le gouvernement envisage des hausses d’impôts

La politique a parfois ses ironies. C’est à Thomas Cazenave, le nouveau ministre délégué au budget, que reviendra la tâche de présenter, fin septembre, un projet de loi de finances pour 2024 en forme de quadrature du cercle : baisser les dépenses pour réduire la colossale dette tricolore, tout en investissant dans la transition écologique et les services publics. Ce même Thomas Cazenave qui, au début au premier quinquennat Macron en 2017, échoua à mettre en musique le projet « CAP 22 », qui visait à réduire les dépenses publiques. L’ancien directeur adjoint du cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy aura-t-il davantage de succès pour bâtir le prochain budget ?

Plus d’un an après la réélection du chef de l’Etat, les conséquences des différentes crises (Covid-19, énergétique) semblent enfin s’éloigner. Néanmoins, le millésime 2024, qui devrait s’imposer au menu du conseil des ministres de rentrée, mercredi 23 août, s’annonce peu réjouissant pour les Français. Et menace même de brouiller le cap économique tracé depuis six ans par Emmanuel Macron.

Depuis le début de l’été, Bercy comme l’Elysée préparent les esprits à un budget bien plus frugal. Les motifs d’inquiétude sont nombreux : une dette publique dépassant pour la première fois le seuil de 3 000 milliards d’euros, des taux d’intérêt remontés en flèche depuis dix-huit mois… La dégradation par l’agence Fitch de la note souveraine de la France, en avril, a durablement ébranlé Bercy. « Nous avons tous des efforts à faire, une responsabilité vis-à-vis de nos comptes publics. J’appelle tout le monde au sérieux budgétaire », a lancé Roland Lescure, ministre délégué à l’industrie, lundi 21 août sur Europe 1.

Fin juin, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait assuré vouloir dégager 10 milliards à 12 milliards d’euros d’économies en 2024. Dans le viseur du gouvernement : les dépenses de santé (contrôle accru des arrêts maladie, hausse de la franchise à 1 euro sur les médicaments) ou les aides à l’emploi jugées mal ciblées (apprentissage, compte personnel de formation). « Ce sera plutôt 15 milliards », renchérit aujourd’hui son entourage.

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