Sélection galeries : Amadou Sanogo chez Magnin-A, Laurent Proux chez Semiose et Anri Sala chez Chantal Crousel

Des figures humaines sur des fonds monochromes denses et des quadrilatères irréguliers marqués de points de couleur, telles des étoffes : Amadou Sanogo, né à Segou (Mali) en 1977, a inventé une formule picturale singulière, à l’acrylique sur des toiles de grand format. Femmes et hommes sont indiqués essentiellement par leurs postures et leurs vêtements, tantôt monochromes, tantôt marqués par les mêmes motifs pointillés. Les visages sont quant à eux à peine marqués par des nuances de gris et de noir. Chaises et tables se réduisent à quelques lignes. Les harmonies chromatiques et la pureté géométrique des compositions séduisent immédiatement. Mais il faut aller plus loin. Ces toiles suggèrent des récits et des symboles, que les titres consentent parfois à préciser : par exemple, Ensemble en guerre pour deux corps, morts ou vivants, sous un drap fleuri bleu sombre. Dans d’autres cas, le décryptage est moins simple. Une scène de douche serait anodine si l’artiste ne précisait qu’il ne s’agit pas d’hygiène mais d’arrosage, au sens où l’on dit : se faire arroser – la corruption, autrement dit. Sous le charme de ses couleurs, Sanogo glisse des observations de moraliste.

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