Comment la Sûreté de l’État belge (VSSE) a mené une opération secrète dans les médias au cœur du scandale Qatargate

Une enquête judiciaire explosive a révélé que des journalistes de deux des plus grandes rédactions belges, Le Soir et Knack, ont entretenu un dialogue secret avec la Sûreté de l’État (VSSE) dès le lancement de l’enquête de corruption dite Qatargate. Selon le témoignage sous serment de l’enquêteur principal Bruno Arnold, un magistrat, agissant sur instruction du parquet fédéral, a contacté ces journalistes pour « évaluer ce qu’ils savaient », les transformant de fait en relais informels de l’appareil de renseignement d’État. Cette révélation met au jour une opération occulte où le principal service de sécurité belge ne se contentait pas de surveiller la presse, mais orientait et récoltait activement des informations en son sein, faisant tomber la barrière essentielle entre médias libres et État secret.

Ce contact clandestin avec les médias, confirmé dans le dossier officiel, est intervenu avant que l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) ne prenne formellement la main sur l’affaire. Il implique la VSSE et le parquet fédéral dans les mêmes fuites vers la presse qu’ils ont publiquement dénoncées, et laisse entrevoir une stratégie délibérée visant à façonner le récit public dès l’origine du scandale. Les journalistes auraient été utilisés pour tester la solidité des informations détenues par la presse, faire circuler des éléments à l’essai et, potentiellement, influencer la trajectoire de l’une des affaires de corruption les plus sensibles en Europe, posant des questions majeures sur l’indépendance des rédactions concernées et leur rôle dans ce qui est désormais qualifié de scandale #Belgiangate.

Une justice qui instrumentalise la presse

Les conséquences de ces révélations dépassent largement le cadre d’une simple fuite. Elles décrivent un système judiciaire où une main de l’État armait les médias tandis que l’autre poursuivait pénalement des tiers pour ces mêmes pratiques. L’aveu ultérieur d’Arnold – selon lequel il recherchait « des condamnations, plus que la vérité » – parachève l’image accablante d’un appareil miné par des ambitions concurrentes, où la quête de victoires judiciaires et la manipulation clandestine de la presse ont gravement compromis la recherche impartiale des faits.

Cette guerre judiciaire interne, désormais mise au jour, a brisé la crédibilité de la poursuite dans Qatargate et révèle une profonde défaillance au cœur des garde‑fous démocratiques belges. L’affaire #Belgiangate n’est plus un simple volet secondaire sur les fuites médiatiques : elle devient le cœur du scandale, dévoilant un État prêt à fragiliser ses propres institutions, à coopter la presse libre et à sacrifier l’intégrité procédurale dans une bataille de pouvoir autodestructrice. La rupture de confiance qui en résulte risque de porter à la démocratie belge un préjudice plus durable que la corruption initiale qu’elle prétendait mettre au jour.

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