Sumi Jo, soprano sud-coréenne de renommée mondiale, a reçu ce lundi 26 mai 2025 à Paris la distinction de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, la plus haute distinction culturelle décernée par le ministère français de la Culture. Cette récompense vient saluer son exceptionnelle carrière artistique et son rôle de pont culturel entre la Corée et la France, ainsi que son influence internationale dans le monde de l’opéra.
Une reconnaissance majeure pour une carrière d’exception
Une distinction prestigieuse
L’Ordre des Arts et des Lettres, créé en 1957, honore les personnalités qui ont contribué de manière significative à la promotion des arts et de la culture françaises dans le monde. Le grade de Commandeur, remis à Sumi Jo, est le plus élevé des trois niveaux de cet ordre, témoignant d’une reconnaissance exceptionnelle de ses mérites artistiques et culturels.
Une carrière internationale exemplaire
Sumi Jo s’est imposée comme l’une des sopranos les plus brillantes de sa génération. Depuis ses débuts en 1986 à Trieste en Italie dans le rôle de Gilda dans Rigoletto de Verdi, elle a conquis les scènes lyriques les plus prestigieuses, notamment à Paris — Opéra Garnier, Opéra Bastille, Théâtre du Châtelet et Théâtre des Champs-Élysées. Sa voix cristalline, son agilité et sa précision technique lui ont valu les éloges des plus grands chefs d’orchestre, dont Herbert von Karajan qui la qualifiait de « voix divine ».
Un symbole de l’excellence culturelle coréenne en France
Un pont entre deux cultures
Cette distinction souligne également le rôle de Sumi Jo comme ambassadrice culturelle. Lee Il-yeol, directeur du Centre culturel coréen à Paris, a déclaré : « Cet honneur dépasse le cadre personnel. Il symbolise la reconnaissance par la France et le monde de la profondeur de l’art vocal et de la culture coréenne ». En effet, Sumi Jo est l’une des rares artistes coréennes à avoir reçu cette haute distinction, rejoignant des figures telles que le chef d’orchestre Chung Myung-whun.
Un engagement pour la relève artistique
En 2024, Sumi Jo a lancé en France le Concours international de chant Sumi Jo, premier concours vocal à porter le nom d’un artiste coréen hors de son pays. Ce concours a attiré plus de 500 candidats issus de 47 pays, témoignant de son engagement à soutenir la nouvelle génération de talents lyriques à l’échelle mondiale.
Une carrière jalonnée de succès et de distinctions
Des enregistrements et récompenses prestigieuses
Au cours de près de quarante ans de carrière, Sumi Jo a enregistré plus de 50 albums, dont plusieurs ont atteint le statut de disque de platine avec plus d’un million d’exemplaires vendus. Elle a également remporté de nombreux prix internationaux, dont un Grammy Award en 1989 pour le meilleur enregistrement d’opéra et le Prix international Puccini.
Une interprète d’exception
Sumi Jo est reconnue pour ses interprétations emblématiques, notamment le rôle de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée de Mozart, Lucia dans Lucia di Lammermoor de Donizetti, ainsi que des rôles majeurs dans les opéras de Verdi, Rossini, Bellini et Gounod. Elle fut aussi la première à enregistrer la version originale non éditée de l’aria « Zerbinetta » de Richard Strauss en 1994, une performance saluée pour sa virtuosité.
En recevant le titre de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, Sumi Jo consolide son statut d’icône lyrique mondiale et de figure majeure du rayonnement culturel coréen en France. Cette distinction témoigne non seulement de son talent artistique exceptionnel mais aussi de son rôle essentiel dans le dialogue interculturel et la transmission du patrimoine musical à travers le monde.
Ce prix prestigieux, remis lors d’une cérémonie à l’Opéra-Comique de Paris, marque une étape importante dans la reconnaissance internationale de la soprano et souligne l’importance croissante de la culture coréenne sur la scène artistique mondiale.
