La France a dévoilé un montant record de 37 milliards d’euros d’investissements étrangers lors du sommet annuel « Choose France 2025 » organisé au Château de Versailles. Cette somme, dont 20 milliards d’euros de nouveaux engagements, illustre la confiance renouvelée des investisseurs internationaux dans l’économie française, notamment dans les secteurs de la technologie, de l’intelligence artificielle, de l’industrie et de l’énergie. Malgré un contexte économique difficile marqué par une croissance modérée et des tensions commerciales, ces investissements témoignent d’une dynamique industrielle en pleine transformation.
Un record historique d’investissements étrangers en France
37 milliards d’euros d’investissements annoncés
Le sommet Choose France 2025 a permis d’annoncer un total exceptionnel de 37 milliards d’euros d’investissements étrangers, dont 20 milliards d’euros de nouveaux projets signés lors de l’événement. Ce montant dépasse largement les 15 milliards d’euros annoncés en 2024 et les 13 milliards en 2023, confirmant une tendance à la hausse depuis plusieurs années.
Parmi ces engagements, 17 milliards d’euros correspondent à des investissements déjà annoncés en février lors du Sommet de l’Action pour l’IA, dans le cadre d’un plan global de 109 milliards d’euros sur cinq ans dédié à l’intelligence artificielle. Cette répartition souligne l’importance stratégique accordée par la France aux technologies de pointe.
Des secteurs clés au cœur des investissements
Les investissements couvrent un large spectre d’activités économiques, avec un accent particulier sur la technologie, l’intelligence artificielle, la défense, l’énergie, la mobilité, l’industrie manufacturière, la culture et le tourisme. Plusieurs projets emblématiques ont été dévoilés :
- La fintech britannique Revolut investira 1 milliard d’euros sur trois ans, créant 200 emplois et installant son siège européen à Paris.
- Le fabricant de drones Tekever, d’origine britannique et portugaise, s’engage à hauteur de 100 millions d’euros pour implanter des centres d’excellence en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine avec plus de 100 emplois qualifiés.
- Le groupe américain Prologis investira 6,4 milliards d’euros dans la construction de quatre data centers en Île-de-France.
- Les investisseurs des Émirats arabes unis participent à hauteur de 8 milliards d’euros dans une initiative d’infrastructures numériques évaluée à 50 milliards d’euros.
- Amazon prévoit un projet d’environ 300 millions d’euros, tandis que Daimler investira 90 millions d’euros pour développer la production de bus électriques à Ligny-en-Barrois.
- La société américaine Circ investira 450 millions d’euros dans une usine de recyclage textile en Moselle.
Ces engagements illustrent la diversification des partenaires économiques de la France, avec une forte présence européenne, américaine et du Golfe.
Un contexte économique contrasté
Croissance modérée et défis persistants
Malgré ce succès en matière d’investissements étrangers, la France fait face à une croissance économique modeste, avec un objectif de 0,7 % en 2025, et un taux de chômage stable autour de 7,4 %. Les tensions commerciales, notamment les droits de douane américains, impactent certains secteurs industriels et pèsent sur la compétitivité.
Par ailleurs, la scène politique française reste instable, avec une élection surprise et un gouvernement en phase de gel, ce qui complique la mise en œuvre des réformes nécessaires pour soutenir l’investissement et l’emploi.
Une baisse des financements pour les startups
Le secteur des startups françaises connaît un ralentissement, avec une chute de 36,4 % des levées de fonds au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024. Cette tendance souligne une certaine prudence des investisseurs dans les jeunes entreprises innovantes, malgré les efforts gouvernementaux pour stimuler la recherche et développement.
Réactions officielles et perspectives
Des déclarations optimistes du gouvernement
Le ministre des Finances, Eric Lombard, a qualifié les 20 milliards d’euros de nouveaux engagements de « record » et a souligné la capacité de la France à rester attractive sur la scène mondiale. Il a évoqué un « redéploiement de la puissance industrielle française » et une volonté de lancer une « offensive sur l’emploi », même si les chiffres précis de création d’emplois ne sont pas encore disponibles.
Le président Emmanuel Macron et son équipe ont insisté sur la diversification des investisseurs, mettant en avant la participation significative des pays du Golfe et d’Asie, aux côtés des acteurs européens et américains. Le sommet Choose France contribue à transformer l’image de la France, longtemps perçue comme un pays à forte fiscalité et croissance faible, en une destination d’investissement dynamique.
Des critiques sur la fuite des capitaux
Toutefois, certains observateurs pointent du doigt des investissements massifs de groupes français à l’étranger, comme Sanofi qui investit 20 milliards de dollars aux États-Unis, ce qui pourrait représenter une perte pour l’économie nationale. Ce phénomène alimente les débats sur la compétitivité et la capacité de la France à retenir ses champions industriels.
Le sommet Choose France 2025 marque une étape majeure dans la stratégie de relance industrielle et économique de la France, avec un record historique d’investissements étrangers de 37 milliards d’euros. Ces engagements, concentrés dans des secteurs innovants et stratégiques, offrent un souffle nouveau à une économie confrontée à plusieurs défis structurels. Si les perspectives sont encourageantes, la réussite durable dépendra de la capacité du gouvernement à stabiliser le climat politique, à soutenir les startups et à transformer ces investissements en créations d’emplois concrètes.
